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- Communiqué de presse -
Le 18 juin 2011 doit marquer une nouvelle étape pour la “Bretagne en résistance”
Plus de 40 ans de lutte. Le 18 juin 2011 à Nantes aura été, en terme de mobilisation et d'organisation, une réelle démonstration de force de la revendication pour l'unité territoriale de la Bretagne
Jonathan Guillaume Par 44=Breizh le 29/06/11 23:53


Communiqué de presse du Collectif 44=Breizh le 29 juin 2011.


Plus de 40 ans de lutte

Le 18 juin 2011 à Nantes aura été, en terme de mobilisation et d'organisation, une réelle démonstration de force de la revendication pour l'unité territoriale de la Bretagne. Sur l'ensemble de la journée, manifestation et fête en plein air le soir, on peut estimer la participation de 5.000 à 7.000 personnes. Beaucoup plus que pour la fresque humaine «44=BZH», qui eut lieu au même endroit l'année dernière et qui était déjà un beau succès.

C'était la onzième manifestation ayant lieu en Loire-Atlantique pour réclamer l'unité administrative de la Bretagne (1976, 1981, 1998, 1999, 2001, 2003, 2003, 2005, 2008, 2010, 2011). Sur la dernière décennie, la manifestation «Bretagne en résistance» est sans doute celle qui aura amené le plus de monde avec celles de 2001 et 2008. La fresque humaine de 2010, avait interpellé par son originalité (2.000 personnes s'étaient retrouvées pour inscrire un 44=BZH sur le sol des Chantiers Navals, voir parmi les photos ci-dessous), celle de 2011 sera sans doute la marche (10 km !) qui aura fait passer un pas au niveau de la jeunesse et de la détermination des manifestants.

L'action de barbouillage du palais de région, la solidarité et la diversité des organisations présentes devant celui-ci, faisant face aux gardes mobiles, témoignent d'une réelle frustration face à un dossier qu'aucun responsable politique semble ne vouloir réellement régler. Ceux-ci, à commencer, par le nouveau président du Conseil général de Loire-Atlantique (Philippe Grosvalet) doivent en prendre la mesure et se positionner pour une solution réelle de la partition de la Bretagne.

Des évolutions lentes et symboliques à dépasser

En 2001, la mobilisation avait entraîné le vote d'un voeu sur la réunification de la Bretagne par le Conseil général de Loire-Atlantique, alors que celui-ci était encore dirigé par André Trillard. Un vœu, seulement, mais qui marque officiellement le département de Loire-Atlantique comme breton : « Le Conseil général demande au Gouvernement d'organiser le débat public et les consultations nécessaires, puis d'initier le processus législatif permettant de réunir les cinq départements bretons (…)». Depuis celui-ci – et jusqu'à l'ouvrage « Les Pays de la Loire, une région française dans le monde d'aujourd'hui » (1) par Jacques Auxiette, qui affirmait une réalité historique à la région des PdL à l'aide d'une pièce de monnaie circulant de 1182 à 1186 – plus aucun responsable politique ne se livre à une remise en cause de l'appartenance historique et culturelle, actuelle et ressentie, du pays nantais à la Bretagne. Ceci n'a pas toujours été le cas. Le vœu de 2001 aura été un argument très utilisé par les acteurs de la Réunification, et il est un point significatif de l'histoire de notre lutte comme jamais n'avaient pu l'être les prises de positions des années 80 qui étaient liées au processus de décentralisation.

La commission mixte

Entre 2004 et 2010, l'existence au sein de la majorité du Conseil régional de Bretagne de conseillers autonomistes et fédéralistes, et, à la tête du département de la Loire-Atlantique, la présence de l'ancien président du Comité pour l'Unité Administrative de la Bretagne (CUAB, devenu Bretagne Réunie), auront permis la création d'un comité mixte Loire-Atlantique-Bretagne administrative. Un premier travail en commun, qui prolonge le vœu de 2001 et la résolution de 2004 du Conseil régional de Bretagne. Cette commission, qui ne s'est réunie que 6 fois en 6 ans, n'aura eu de succès que dans des domaines culturels ou patrimoniaux.

Bien que l'exposition sur Les Marches de Bretagne, avec son colloque et sa demande d'inscription des Marches au patrimoine de l'Unesco, ait pu participer un tant soit peu à la prise de conscience de l'intégrité du territoire breton, il ne s'agit que d'une avancée de l'ordre de l'ultra symbolique.

Par ailleurs, nous pouvons légitimement nous demander si la participation de groupes et entreprises de Loire-Atlantique, à la Breizh Touch, au Marché International du Disque et de l'Édition Musicale (MIDEM), au Festival Interceltique ou à la Saint Yves, nécessite l'existence de la Commission mixte.

Ce sont malheureusement les projets qui auraient permis de créer des bases durables en vue d'une future réunification qui n'ont pas vu le jour. Les projets de réseau breton de solidarité internationale, de charte pour la gestion intégrée de la zone côtière, de mise en réseau des ports maritimes, de conférence territoriale de Bretagne, en sont autant d'exemples qui restent quasiment sans suivis. Le fait que la campagne de communication parisienne du Comité Régional de Tourisme ait exclu la Loire-Atlantique, malgré des accords sortis de la commission mixte, montre cet échec.

Cette commission mixte n'a, en fait, clairement pas les moyens de ses objectifs, qui étaient, selon P. Mareschal, de créer les synergies et les outils qui faciliteront la réunification de la Bretagne. On ne peut que constater que, pour l'instant, cette commission n'a pas réussi à mettre en place des outils pérennes dépassant des cadres ponctuels et symboliques de coopération.

Élaborer de vraies politiques territoriales à l'échelle de toute la Bretagne, ne pourra se faire qu'avec une unité administrative de la Bretagne, ou du moins un outil institutionnel qui la préparera réellement. Enfin on peut se poser la question de la cohérence de cette commission qui rappelait en 2009 « la constance de son engagement en faveur de la réunification de leurs territoires », et qui, si elle continue, sera présidée pour la Loire-Atlantique par Philippe Grosvalet qui se déclare comme opposant à l'avancée de ce dossier.

La commission Balladur

En 2009, la commission Balladur chargée, par le chef de l'État français, de redéfinir le cadre des collectivités territoriales, a amené un grand espoir pour une bonne part de la population sensible à la cause de l'unité territoriale. Le rapport aurait prévu de faire passer les régions métropolitaines de 22 à 15 en créant notamment une collectivité bretonne représentant l'ensemble de son territoire. C'est ce qui était annoncé en tout cas dans la presse, avant que ne courre le bruit de pressions de personnages locaux haut placés, qui auraient fait retirer cette proposition au dernier moment. Surtout, la réunification aura enfin été présentée comme un problème sérieux par la presse. Tellement sérieux, que pris dans la crainte de voir son poste ébranlé, Jacques Auxiette en a perdu son sang froid en assimilant la réunification à une « annexion des temps modernes, voire d'une certaine forme de colonisation » (2). Au final, ont peut aujourd'hui conclure que cette nouvelle «décentralisation» décidée à Paris ne permettra pas la réunification et encore moins la possibilité d'une collectivité démocratique en Bretagne. Les moyens de financement se recentralisent la capacité de la région et du département à se déterminer sur l'unité territoriale se limitant toujours au bon vouloir de la région des PdL.

Suite à la manifestation du 18 juin, la vice-présidente du Conseil régional de Bretagne a annoncé la mise en place d'un comité de suivi sur la question de l'unité administrative… Que peut-on en attendre ? D'autant qu'il semble fermé aux organisations de la société civile, qu'on ne sait si des représentants de Loire-Atlantique y siègeront….

Changer de vitesse

Si des revendications politiques concrètes animent ces manifestations, force est de constater qu'elles ne sont pas clairement prises en compte par les médias et les institutions. Le 18 juin ou la semaine d'avant à Kawan, beaucoup de personnes semblent être passées à côté de la «plateforme pour l'unité administrative de la Bretagne» (voir le site) supportée par Bretagne Réunie et 44=Breizh ou de l'appel du 9 avril 20011 « Un dazont evit hor yezh » signé par Ai'ta, SLB, 44=Breizh, Breizhistance, UDB, Skeudenn Bro Roazhon

Pourtant ces plateformes, issues de travaux collectifs et consensuels, élaborent de manière concrète des solutions pour avancer vers une prise en compte réelle de nos revendications. Sûr qu'une plus large diffusion et une valorisation de ces travaux (chacun joue-t-il son rôle ?) permettra d'éviter les stéréotypes douteux qui ressortent des articles de Presse Océan ou Ouest France : « ils sont fiers ces Bretons...», « au son des binious et des cornemuses…», « derrière leurs drapeaux et chapeaux bretons », etc.

La question que nous posons est bien une question de démocratie, pas une question folklorique.

Les revendications du 18 juin étaient claires et concrètes, création d'une filière de breton à la fac de Nantes, diffusions télévisuelle et radiophonique d'émissions en langue bretonne, d'une part, et modification des lois L. 4122-1 et L. 72.1, exiger que la possibilité soit donnée aux Bretons de se déterminer sur la question d'autre part.

La réponse faite par le président du Conseil général de Loire-Atlantique, affirmant être « ni pour ni contre » la réunification et insistant sur le fait de « privilégier une nouvelle étape de la décentralisation avant la question du découpage régional », n'est clairement pas celle que nous attendons. Où sont passés les engagements du Conseil général de Loire-Atlantique ? La question territoriale doit être réglée en même temps que celle du statut d'une nouvelle collectivité bretonne, si l'on ne veut creuser le sentiment d'injustice et l'attente existant en Loire-Atlantique.

Alors qu'une manifestation est annoncée pour mars 2012 à Quimper, pour la langue (?), que la réforme territoriale est sensée entrer en vigueur en 2014, que le président de la région Bretagne dit « être jaloux » du statut du Pays de Galles, il est sans doute temps de poser clairement et collectivement la question du statut général de la Bretagne. Un statut qui intégrera pleinement la Loire-Atlantique et permettant au peuple breton de se doter des outils institutionnels pour se déterminer librement, tant sur la question territoriale que sur la question linguistique.

La Bretagne doit continuer à résister au-delà du 18 juin. Cela passe par la construction de nos propres alternatives à la centralisation de l'État français à la base, ici en Bretagne.


Notes

1 – Quelques années auparavant, Jean Ollivro et Joseph Martray sortaient deux ouvrages aux titres étrangement semblables « La Bretagne réunifiée, une véritable région européenne ouverte sur le monde », et « La Bretagne au cœur du monde nouveau ». Rappelons que la sortie et la promotion de l'ouvrage de Jacques Auxiette en février 2007 avait été gênée par la toute première action du GIR (voir le site)

2– RMC et ( voir l'article )


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– Communiqué en ligne : (voir le site)

– Vidéo 44=Breizh de la manif' du 18/06 à Nantes/Naoned : (voir le site)

(voir le site) du Collectif 44=Breizh pour la réunification de la Bretagne

Document PDF 22559_3.pdf Plate forme Bretagne en Résistance(s). Propositions pour construire l'unité administrative de la Bretagne. Nantes juin 2011.. Source : 44=Breizh
Document PDF 22559_3.png Kensavenn Breizh o stourm. Kinnigoù evit sevel unvanidigezh velestradurel Breizh. Naoned Mezheven 2011. 44=Breizh.. Source : 44=Breizh
Voir aussi :
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44=Breizh est un collectif de jeunes militants pour la Réunification de la Bretagne et contre la propagande assimilatrice de la Région Pays de la Loire.
44=Breizh, c’est parce que la propagande « Pays de la Loire » qui inonde notre vie quotidienne, nos lycées, nos lieux de formation, mérite une réponse.
44=Breizh, c’est parce la politique d’acculturation « ligérienne » est inadmissible.
44=Breizh, c’est parce que depuis trop longtemps le peuple breton réclame son unité territoriale, avec beaucoup de promesses et d’espoirs, mais jamais d’actes.
Constitué depuis début 2008, le collectif 44=Breizh vise à regrouper la jeunesse bretonne qui dit non à la partition et à la région « PdL ». Malgré 37 ans de « PdL » et de séparation, nous, jeunes de 15 à 30 ans, réclamons fortement
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