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- Lettre ouverte -
Journée du souvenir pour les vétérans du nucléaire ?
Monsieur Lionnel Lucas, Assemblée Nationale, 126, rue de l'Université, 75355 Paris cedex 07 SP. Objet : journée d'hommage pour les militaires tombés en opérations à l'étranger. Monsieur le député, Le dernier numéro 19932 du Figaro magazine en date du 30 août 2008, annonce votre intention de déposer une proposition de loi visant à instituer une journée
Pierre Marhic pour ANVVEN le 12/09/08 11:15

Bohars le 9 septembre 2008.

Monsieur Lionel Luca

Assemblée Nationale

126, rue de l'Université

75355 Paris cedex 07 SP

Objet : journée d'hommage pour les militaires tombés en opérations à l'étranger.

Monsieur le député,

Le dernier numéro 19932 du Figaro magazine en date du 30 août 2008, annonce votre intention de déposer une proposition de loi visant à instituer une journée nationale d'hommage pour tous les militaires français tombés lors d'opérations à l'étranger.

Ce sentiment de reconnaissance pour ceux qui ont tant souffert pour la Patrie vous honore car il est vrai que le militaire en France est trop souvent mal considéré.

A cette occasion je voudrais vous rappeler que si la France compte encore parmi les grandes puissances, c'est uniquement grâce à son armement nucléaire mis au point au Sahara et en Polynésie et qui, selon N. Sarkozy constitue « son assurance-vie ». De nombreux militaires ont été exposés au feu nucléaire sans véritable protection ainsi que n'a cessé de l'affirmer l'amiral Sanguinetti qui commandait le PA Clemenceau (sans amiante !) sur zone en 1968. De nombreux décès prématurés sont intervenus suite à des maladies radio-induites reconnues par tous les pays occidentaux sauf la France. Les veuves et orphelins ont été abandonnés sans soutien ni ressources.

L'ASA est restée anormalement discrète. On compte également de nombreux survivants qui luttent contre la maladie sans disposer du moindre secours de la part d'une nation ingrate et à la mémoire bien courte. Pour obtenir une minable réparation, ils doivent se présenter devant une juridiction d'exception le TPMI, au terme d'un véritable parcours du combattant et rien n'est fait pour accélérer ou simplifier la procédure, bien au contraire car les dés sont pipés. Une disposition absurde et injuste impose au plaignant d'apporter la preuve du lien direct et certain entre l'exposition aux rayons ionisants et sa pathologie. Mission impossible 30 ans et plus après des faits abusivement couverts par le fameux secret défense qui étouffe la vérité.

Encore une discrimination négative à l'encontre des militaires, dépourvus des droits élémentaires reconnus à tout citoyen.

Certes, de brillantes études scientifiques tentent de prouver qu'il ne s'est jamais rien passé de fâcheux au Sahara ou en Polynésie entre 1960 et 1974 lors des tirs atmosphériques. Mais que valent ces « pompeux rapports » ( ainsi qualifiés par votre collègue C Ménard) face aux témoignages jamais pris en compte, de ceux qui ont été au cœur de l'action ? Pourquoi les vétérans ne sont-ils jamais auditionnés par les grands scientifiques retranchés dans leur confortable laboratoire et qui travaillent uniquement sur des éléments soigneusement sélectionnés par la haute Administration et le pouvoir politique? Quelle vérité inavouable veut-on cacher à la nation ? On se souvient des propos faussement rassurants du brillant professeur Pellerin au moment de Tchernobyl, qui lui valent d'être mis en examen. A quoi sert concrètement l'Observatoire de la Santé des Vétérans (OSV) mis en place par le décret n° 2004-524 du 10 juin 2004 et qui fonctionne en vase clos dans les salons parisiens, en refusant d'entendre les intéressés? Des consultations médicales sont mises en place dans les SMU, mais les malades ne sont pas informés de cette possibilité car la note du 25 janvier 2008 est restée confidentielle. C'est l'omerta médicale.

L'AN est bien consciente de ce honteux scandale qui salit l'image de la France puisque, pas moins de 5 propositions de loi sont déposées dont celle de C Ménard visant à alléger la charge de la preuve comme pour les civils (n° 87 du 18 juillet 2007). On peut quand même s'étonner que seuls, une petite poignée de « gaullistes » l'aient signée ! Qu'attendent JF Copé et P Devedjian pour inscrire ce texte à l'ordre du jour ou réunir les députés de tous bords pour élaborer un texte commun qui sera voté à l'unanimité du parlement ? Quelle belle opportunité pour nos chers élus, de prouver enfin, leur bonne foi ! Les vétérans qui ont servi la France, au mépris d'un réel danger qu'on leur a toujours dissimulé, redoutent une nouvelle manœuvre dilatoire pour seulement gagner du temps en spéculant sur leur mort programmée. Aussi, je sais que vous aurez à cœur d'inciter vos collègues UMP à mettre leurs actes en phase avec leurs belles convictions, en appuyant sans plus tarder le texte de votre éminent collègue C Ménard. D'autres corporations mieux organisées ou amies du pouvoir, n'auraient pas eu la même patience avant de saccager les préfectures pour obtenir satisfaction : agriculteurs, restaurateurs, viticulteurs, marins pêcheurs…

Enfin, on peut s'interroger sur l'utilité réelle du rapport parlementaire établi par C Bataille et H Revol en 2001 puisque la dernière recommandation des rapporteurs, capitale pour la reconnaissance des vétérans, n'a reçu aucune suite concrète. J'ai signalé cette grave anomalie, au Médiateur de la République. N'est-il pas temps de cesser de tromper les intéressés en accordant enfin, une minable pension d'invalidité aux survivants de cette glorieuse histoire de la France? Les modestes fonds nécessaires pourraient provenir d'un FIVEN (Fonds d'Indemnisation des Victimes des Essais Nucléaires) alimenté par le versement forfaitaire de 1% de l'énorme CA réalisé par AREVA lors de contrats passés à l'exportation. La nation, « reconnaissante envers ses plus fidèles serviteurs», nous doit bien ça avant de mourir.

Je vous prie de croire, Monsieur le Député, à l'assurance de ma considération distinguée.

Pierre Marhic, cancéreux des essais nucléaires, Président de l'ANVVEN

Copies :

Parlementaires JF Copé- P Devedjian- F Bayrou - JM Nesme- P Adam- C Ménard- Y Favennec- P Méhaignerie- M Gremetz- F de Rugy- C Taubira- G Tron- F Goulard- L Bouvard- A Cousin- S Poignant- H Mariton- P Lellouche- H Revol- C Bataille- G Fischer

Divers : Médiateur de la République- Médecin général Hugard - P Pothier- médecin colonel Debeir- PPDA- Y Calvi- P Amar- Y Levaï- F de Closets- L Block (SGA/DSPRS/OSV) – DCSSA (Pellacino)- SSA Brest (Perchoc)- AREVA- CRIIRAD- ANVVEN

Médias : Le Télégramme- Ouest France- Le Canard enchaîné- L'Essor de la gendarmerie- Le Point- Marianne- Nouvel Obs- FR3 Ouest- FR3 Iroise- ABP- A Brezet- JD Merchet

Voir aussi :
Association Nationale des Vétérans Victimes des Essais Nucléaires. Loi 1er juillet 1901 déclarée sous-préfecture de Brest, n°1108 du 19 novembre 2003. Objectif: faire reconnaître et indemniser les vétérans malades et leurs ayants droit.
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