La matière est riche, mais c'est un puzzle, ce sont des confettis. Dans un premier temps il s'agit d'examiner les sources, de rassembler les faits, ceux aussi qu'une brume celtique enveloppe et sur lesquels, il serait téméraire de jeter l'opprobre.
C'est "un roc !... c'est un pic !... c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ?... C'est une péninsule ! ", Cyrano. Certes !. Mais contrairement à une idée reçue, la Bretagne est au centre de l'Europe et fut le passage obligé de toute aventure maritime, militaire ou commerciale.
Elle n'apparait pas soudain à l'arrivée des Bretons d'outre Manche. C'est un pays et c'est un peuple composite. Peuple néolithique déjà riche de nombreux apports, qui s'enrichit au cours des siècles de la venue des Celtes, des Romains, des Saxons, des Francs, des Normands, et mêmes de quelques Asiates éparpillés aux Champs catalauniques (bataille en 451 après JC). Dans leurs diversités; tous ces peuples eurent bientôt le sentiment d'un destin commun, avec un patriotisme breton très remarqué en Angleterre après 1066 (Keats-Rohan, historienne). Ils se virent comme une Nation et encore comme un peuple, malgré les heurts, les guerres civiles et une position toujours délicate entre le marteau anglais et l'enclume française.
Ici je ne parlerai pas de l'antiquité, de ses auteurs, ni des Gallo-Romains et Armoricains, bien que ces sujets aient leur place dans une histoire maritime de la Bretagne. Tout cela est, en effet, assez bien documenté. On peut imaginer, dans un livre consacré à l'histoire maritime de la Bretagne, un chapitre dédié aux mythes et aux légendes mais ici nous ne verrons pas les saints traverser la mer britannique dans des auges de pierre. Par contre, je ne départirai pas les faits avérés de ceux qui le sont moins et qui ont droit tout de même à notre attention, le voyage de saint Brandan, par exemple. Dans un cadre plus large (livre) il serait nécessaire de bien les distinguer.
Enfin… cette étude ne peut être exhaustive (il faudrait mille pages !) mais ambitionne de poser les premiers jalons.
330-405 Les barques, venues naguère de la Grande-Bretagne avec les dernières bandes d'émigrés, étaient là ; ils y sautent à leur tour, suivent les pirates (Normands), les atteignent à l'entrée de la Loire et leur livrent une rude bataille : ils prennent cinq de leurs navires, tuent cinq de leurs chefs, font du reste un grand carnage, et Gradlon (Mur), chef de cette expédition, couronné de gloire par ce triomphe, trône dans Corisopitum (Quimper) comme le plus puissant des chefs de la colonisation bretonne. Abbé Gurdisten (vie de saint Gwenole vers 870), cité par La Borderie, historien breton du XIXe siècle. Gradlon Meur est cité au cartulaire de Landevennec, texte latin du IXe au XIe siècle.
409, dans la vie de saint Brieuc, on voit son équipage tirer à sec une «scapha», dénuder le bateau de ses agrès et le laisser sur le rivage. Son bateau contenait 168 personnes. Entre deux fleuves ou deux rias, on tirait les bateaux sur des patins, voir le «camp caubal int» (champ du chemin à barques) dans le cartulaire de Redon. Brieuc serait né vers 409, dans le royaume de Ceredigion (Pays de Galles). Élève de saint Germain d'Auxerre, prêtre en 447, il alla évangéliser la Bretagne armoricaine, débarqua à l'Aber-Ac'h (pays d'Ac'h), et vint fonder un monastère à Tréguier, puis il retraversa la Manche. À 70 ans, il revint en Bretagne armoricaine et fonda un autre monastère à l'embouchure du Gouët.
Ve siècle, d'après la Vie de saint Samson (VIIe siècle), Ildut, «l'illustre maître des Bretons», était disciple de saint Germain d'Auxerre (Ve siècle). Une autre vie de saint Iltud, pleine de légendes, écrite vers 1140, dit qu'Ildut navigua vers la Bretagne armoricaine avec quelques bateaux de blé pour soulager la population en proie à la famine.
Ve siècle, mention des curraghs sous la plume de saint Gildas qui cite aussi les « naves longae ». Gildas de Rhuys, VIe siècle, ecclésiastique de Grande-Bretagne, mort en Bretagne continentale, auteur de De Excidio et Conquestu Britanniae, première histoire de Grande-Bretagne.
Un curragh est un bateau léger des côtes ouest de l'Irlande. Il est généralement fabriqué de lattes de bois, recouvertes de toiles enduites de coaltar. Sa longueur varie de 4 à 7 mètres et sa largeur entre 1 mètre et 1 mètre 50. Très marin, il se manœuvre aux avirons, par deux ou trois rameurs. Ses ancêtres auraient été recouverts de peaux de bœuf graissées. Plus grands, ils devaient supporter un ou deux mâts et des voiles. Ils auraient servi notamment à transporter les moines évangélisateurs irlandais vers l'Europe aux Ve et VIe siècles. Un cousin gallois, plus petit et tout rond, s'appelle coracle. Il navigue plutôt sur les rivières. Sidoine Apollinaire, évêque et écrivain gallo-romain, Ve siècle, parle aussi de ces bateaux dans ses vers.
347-420, lettre de saint Jérôme mentionnant des bateaux bretons à Ostie (Latium, Italie) où se trouvent les ports de Claude et de Trajan. Jérôme de Stridon, moine, traducteur de la Bible.
Vers l'an 485, «un beau jour une grande barque venant du Nord-Est et contenant plus de cent soixante personnes, aborda à l'embouchure du Gouët. Les passagers mettant pied à terre déchargèrent le navire de toutes ses provisions, de tous ses agrès, puis le tirèrent sur la rive et l'y laissèrent comme des gens qui ne songent plus à s'en servir. Ce chef était un vénérable abbé appelé Brioc (saint Brieuc), les autres étaient ses moines ». La Borderie
Ve siècle, Le roi Athionard envoie des navires de Bretons, puis de Bretonnes, pour peupler la petite Bretagne. La fille du roi, et toutes ses compagnes, font naufrage et sont interceptées par les pirates Melga et Wanis qui les tuent, violent ou vendent comme esclaves. Le mauvais roi, Gratien, ayant été tué par deux manants bretons, un archevêque, Guencelin, réunit tous les hommes d'église de Grande-Bretagne et est ensuite envoyé en petite Bretagne pour demander de l'aide. Layamon, poète anglais, XIIe-XIIIe siècle.
Conan (Mériadec) demande à Athionard d'épouser sa fille Ursula. 27 navires remplis de femmes accompagnent Ursula mais une tempête détruit une partie de la flotte tandis que le reste tombe aux mains de Melga de Hongrie et de Wanis le Scythe. Layamon.
Ve siècle, Merlin dit à Vortigern : «Maintenant les Barons sont arrivés de Bretagne : il s'agit d'Aurelie et d'Uther, tu es maintenant prévenu, Ils vont débarquer demain dans ce pays, à Totnes (Devon), avec sept cents navires. Je te dis de prendre garde. Ils voguent rapidement sur la mer en ce moment ». Layamon.
Dès le milieu du Ve siècle, Le Croisic devint une station préférée des marins saxons.
Ve siècle, parce qu'ils se méfiaient de Vortigern, ils prirent Ambroise et Uther Pendrogn (chef de troupe), les menèrent, par delà la mer, en petite Bretagne où ils les confièrent aimablement au roi Biduz (Budic ?). Layamon.
Uther Pendrogn, frère d'Ambrosius (Aurélianus), partit avec quinze mille guerriers, et, ce qui valait mieux encore, accompagné de Merlin (Ambrosius). Les vaisseaux abordèrent en Irlande. Le roi du pays, nommé Gillomanius, en apprenant le motif de l'arrivée des Bretons, ne put s'empêcher de rire. Les romans de la Table par Paulin Paris, XIXe siècle, historien français spécialiste de l'époque médiévale.
Dans la vie de saint Gurthierne (Vortigern) on évoque les Lembulus, sorte de bateau. Selon Fleuriot, le saint de petite Bretagne et le roi sont un même personnage.
448 dans la vie de saint Efflam, on parle de «navigium de corio», qu'utilisa aussi sainte Enora, son épouse, le corrio étant une sorte de curragh. Efflam était fils d'un roi irlandais. Né en 448, il fit vœu de chasteté. Il alla en Bretagne et débarque à Plestin, dans le Trégor. Il mourut en 512.
460, Budic, roi de Bretagne (né en 460, pays de Galles), est l'Emyr Llydaw (empereur de petite Bretagne) des Gallois. Au cours de l'usurpation du trône par son cousin, il fuit en Grande-Bretagne, avec son père et la flotte bretonne. Plus tard il revint en Cornouaille avec saint Thélo.
467, Sainte Ninnoc (morte en 467) alla chercher la solitude. Dès qu'on connut ce projet d'émigration, nombre de Bretons insulaires accoururent pour prendre part à cet exode, entre autres, « quatre évêques », quantité de prêtres, de diacres, de vierges, et une grande multitude de personnes des deux sexes. Cette foule remplit sept grands navires. Elle vint à Poul Ilfin (le Pouldu ?). La Borderie.
468, cette année là, leur roi Riothime (Ve siècle) venant par l'océan avec 12 000 hommes et étant sorti de ses navires, fut reçu dans la cité de Bourges. La Borderie. D'après Léon Fleuriot, Riothime serait Ambrosius Aurélianus, de la famille de saint Pol de Léon, prototype du Merlin de Geoffroy de Monmouth ! Cet Ambrosius, alias Riothime, fut roi des Bretons armoricains et des Francs durant le recul de Childéric. Les Armoricains auraient protégé Paris de l'assaut des Francs (Childéric) à l'époque de sainte Geneviève et poussé Clovis à se convertir au catholicisme pour obtenir la paix. Léon Fleuriot, historien, XXe siècle, Les origines de la Bretagne.
470, saint Guénolé avait rêvé de partir subrepticement en Irlande pour rendre visite à Patrick, à bord d'un navire marchand mouillé près de l'ile Lavré. Albert Le Grand, XVIIe siècle, hagiographe, Vie des saincts de la Bretaigne armorique.
477 Rhiotin (Riothime), lieutenant général du Roy Hoël, dressa une puissante armée au Havre de Morbihan, y ayant fait bâtir trois cens tant de bateaux plats qu'il chargea de soldats, avec lesquels il monta la Loire, et alla en Berry rencontrer Euric Roy de Wisigoths, où il fut tué. Albert le Grand.
La vie de saint Tudual rapporte que lui et ses 72 disciples firent nager les avirons et eux seuls durant leur route vers la péninsule bretonne. L'Europe et l'océan au Moyen Âge : contribution à l'histoire de la navigation Par Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur (France).
485, cette année là, une émigration nombreuse fuyant cette affreuse peste s'embarqua sous la conduite de l'évêque Thélo, et le gros de la flotte alla aborder en Armorique, attiré naturellement par tous les Bretons qui y étaient déjà. La Borderie.
490 (né en), Saint Pol, selon sa Vita de 884 par Gurmonoc, moine de Landevennec, embarque dans un ratis et débarque de sa navis, à Ouessant en Bretagne.
Dans la Vita de Saint Pol on parle d'un navire à plusieurs voiles et mâts. Albert Le Grand le fait débarquer à Kernic, entre PIounévez-Lochrist et Plouescat, Gurmonoc, au contraire, dit qu'il vint tout droit au rivage qui se trouve en face d'Ouessant, et que son navire toucha terre à l'ile Melon, Mediona, (en Porspoder), près du rocher appelé Ar Mac'h du, le cheval noir, qui est toujours désigné sous ce nom.
490 Hoel (Le Grand) alla en Grande-Bretagne l'année 490 avec 15000 soldats depuis la Bretagne Armoricaine, pour aider son oncle Arthur contre les Saxons païens. Chronique de saint Brieuc.
Hoel ayant appris la mort de Clovis, abandonna le trône étranger qui avait accueilli ses infortunes. Le Roi Arthur équipa une flotte considérable sur laquelle Hoel s'embarqua, accompagné des troupes de son allié et d'un grand nombre de ses sujets qui l'avaient suivi en exil, Édouard Richer, Camille Mellinet, Œuvres littéraires.
«Procope raconte qu'au temps des successeurs de Clovis, de nombreuses familles d'insulaires venaient tous les ans s'établir dans la partie du royaume qui passait pour être moins peuplée », il remarque «le rivage opposé à l'île de Bretagne est bordé d'un très grand nombre de villages occupés par des pêcheurs, des cultivateurs et des marchands qui entretiennent un commerce maritime avec cette île ». L'Armorique au Ve siècle Par Eugène Morin. Procope de Césarée historien byzantin du VIe siècle.
497 «Childebert combla Hoarvian de présents et lui donna des lettres prescrivant à Conomor de préparer un navire pour faire passer le barde dans son ile natale ». Vie de saint Hervé
Conomor (écrit aussi : Komonor ou Cunomorus), comte du Poher, régna sur la partie Ouest de la Bretagne au VIe siècle. Il est dit aussi roi de la Domnonée. Il est assimilé parfois à Marc'h souverain des deux Domnonées.
500 Riwal (ou Rivallon Mucmazon) fonde le royaume de la «Domnonée armoricaine». Il arrive avec une grande flotte du royaume de Gwent dans le sud-est du Pays de Galles et « il continua à régner en tant que dux Brittonum de chaque côté de la mer jusqu'à sa mort ». Il fut élu roi, tant par les indigènes que par les Bretons. Riwal dut débarrasser le pays d'une bande de Frisons qui avait pour chef un certain Corsold. On doit retenir l'étroitesse des liens politiques entre la Bretagne insulaire (Pays de Galles, Cornouailles, Devon), et la Bretagne armoricaine qui accueille de nombreux rois, princes, clercs et fondateurs de la Bretagne insulaire. Nous les voyons traverser la Domnonée insulaire avant de passer la Manche. Il faut avoir à l'esprit que la mer a été en général un facteur d'unité : elle unissait plus qu'elle ne divisait. Dans les traditions relatives à la colonisation de la Bretagne par les Bretons nous retrouvons des royaumes doubles de ce genre. Nora Chadwick, XXe siècle, historienne anglaise. Les Royaumes celtiques.
Riwal prince de Bretagne (Grande-Bretagne) fut fils de Déroch. Ce Riwal, venant de la Bretagne d'outre-mer avec une multitude de navires, posséda la petite Bretagne au temps de Clotaire roi des Francs fils du roi Clovis. La Borderie.
509 Né en 509, saint Lunaire (Léonor), fils d'Hoel I, frère de Saint Tugdual, son bateau contenait 72 disciples.
Dans la vie de saint Magloire on évoque les rapides carinas de l'ile de Serk, de même que dans la vie de Malo par le moine Bili, écrite au IXe siècle.
510 «Il y eut chez les Bretons d'outre-mer un homme noble appelé Iaun (Iahan Reith), qui vécut après Budic, selon le cartulaire de Landevennec et la vie de Saint Melar. Ce personnage issu de race royale possédait beaucoup de terres, de serviteurs et de trésors. On l'avait appelé la Loi ou la Règle, parce qu'il appliquait très justement aux individus de l'un et de l'autre sexe les préceptes de la loi divine. Ayant appris que par suite de la désolation causée par les ravages des Frisons et de leur duc Corsold, notre Cornouaille d'Armorique était déserte, habitée presque uniquement par les bêtes sauvages, et toutefois féconde en miel, en chevaux, en bétail et en gibier, cet homme traversa la mer avec une très grande flotte; il occupa ce pays, s'y installa avec ses compagnons et le mit en culture». La Borderie.
513, cette année-là, le roi Arthur débarqua à l'île de Cézembre avec le nouveau roi d'Armorique, Hoël I. en.Wikipédia.
513, cette année-là, Riwal arriva avec une grande flotte. Il venait du royaume de Gwent. Ingomar, cité par Le Baud, dit « Il (Riwal) prit la tierce partie de tous ses compagnons tant males que femelles et par navires alla deçà la mer en la moindre Bretagne». L'Armorique au Ve siècle, par Eugène Morin, XIXe siècle.
545 cette année-là, Budic fréta une flotte où il embarqua toute sa famille, ses serviteurs, une nombreuse suite de clients, de parents et d'amis; toute cette émigration passa en Cornouaille et débarqua, selon toute apparence, à Corisopitum (Quimper). La Borderie.
560 saint Samson plaçait son bateau sur un chariot ou l'inverse pour passer sur terre ou sur mer. Dans sa Vita.
560 Chramme soutint encore pendant quelque temps le combat. Sous le nombre grossissant des ennemis «enfin il se prépara à fuir; il avait sur la mer des vaisseaux tout prêts. Il aurait pu s'y sauver, mais il voulut délivrer sa femme et ses filles tombées aux mains des Francs». La Borderie.
570 (mort vers), Saint Brandan de Clonfert (né vers 484), dans le royaume de Munster (actuel comté de Kerry), mort en 574 ou 578. Surnommé le Navigateur, est contemporain de saint Benoît.
D'après le récit médiéval, "Navigatio Sancti Brendani abbatis", saint Brendan aurait effectué deux longs voyages en mer, sur des navires de type ponto. Le premier, vers 530, l'aurait conduit vers les îles Fortunées (îles Canaries) ; le second voyage, plus tardif, vers 544-545, l'aurait conduit, selon la saga irlandaise, vers l'archipel des Açores et peut-être même les Antilles. Le récit rapidement propagé de ses aventures attire de nombreux pèlerins à Aldfert, le village d'où il avait pris son départ.
Il voyage dans les îles Britanniques et en Bretagne pendant près de vingt-cinq ans. Dans l'estuaire de la Rance, il fonde un couvent à Aleth (à côté de Saint-Malo). Après son séjour près de saint Malo et de saint Aaron, s'embarqua sur un navire, et mettant à la voile pour la Bretagne; il débarqua à Jersey, à l'anse qui de son nom s'appelle le port de Saint-Broaladre puis alla se mettre en prière à l'endroit où on lui éleva plus tard une église devenue paroisse. Albert Le Grand.
La Curragh, décrite dans la Vita de Saint Brandan, était faite de membrures légères de pin ou d'osier, couverte de peaux de bœuf rougies par le tanin, cousues entre elles et ointes de graisse.
Malo serait parti avec Brandan sur « un navire très solide ». L'Europe et l'océan au Moyen Âge : contribution à l'histoire de la navigation Par Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur.
Malo se rendit à Saintes, depuis Alet, en longeant les côtes bretonnes. Vie de saint Malo.
Des Bretons allaient en pèlerinage au pays de Galles, et virent à Nantcarvan (Llancarvan) la ronce merveilleuse (palmier ?) que Malo rapporta de son périple océanique. Moine Bili.
620 (mort), saint Malo, Machlou, serait originaire du Gwent, au Pays de Galles. Disciple de saint Brendan à Llancarfan, il aurait accompagné son maître dans ses voyages en quête du Paradis terrestre. Ses Vies latines du IXe siècle recèlent ainsi les plus anciennes versions de ce récit de navigation. Il aborda sur l'île de Cézembre après sept années de navigation.
580 Eparchius, sa Vita mentionne la présence de navires bretons à Bordeaux au temps de Nicosius, évêque d'Angoulême. Fleuriot, Vie dans Grégoire de Tours, VIe siècle, évêque de Tours, historien.
Saint Cybard, Eparchius en latin, (504-581) était un moine qui resta reclus pendant 44 ans, dans une grotte située sous les remparts d'Angoulême au VIe siècle.
590, naufrage de Waroc rapporté par Grégoire de Tours, Histoire des Francs.
VIe siècle, Arthur appela immédiatement ses chevaliers, ordonna à tous les hommes de préparer leur armement, de seller leurs chevaux en toute hâte car il souhaitait aller en Grande Bretagne. Les nobles chevaliers gagnèrent la mer au Mont Saint Michel en compagnie d'une troupe immense. Les flots les conduisirent jusqu'au rivage et ils débarquèrent à Southampton. Layamon (poète anglais XII-XIIIe siècle).
« Les nobles chevaliers décidèrent d'envoyer des messagers en (petite) Bretagne, au delà de la mer, pour aller chercher celui qui surpassait tous les jeunes gens de la terre à cette époque, qui s'appelait Arthur et qui était le meilleur de tous les chevaliers et pour lui dire aussi de se rendre rapidement dans son royaume ». Layamon.
«Le malheur régnait alors en Angleterre : il y avait des pleurs, des lamentations, une immense désolation. La famine et la discorde étaient à la porte de chacun ! Arthur envoya deux bons chevaliers par delà la mer, au palais de son parent Howel (Hoel), un homme qui lui était très cher, qui était le maître de la Bretagne et un chevalier hors pair. Il lui demanda de venir rapidement ici, de prendre la mer pour venir aider la population ». Layamon.
VIIe siècle, « Le vent tourna à leur avantage, ils hissèrent les voiles au maximum. Les bateaux prirent la mer, les ménestrels se mirent à chanter. La mer et le soleil étaient modérés, le vent et la vaste mer étaient en harmonie, les flots portaient les navires, les ménestrels chantaient. Ils débarquèrent à Ridelet - ils étaient joyeux et chantaient, entre Dinan et la mer on peut encore voir cette ville. Dès qu'il arriva à cet endroit, il fut amicalement accueilli. Les rois étaient heureux d'être réunis. Cadwalan resta là tout l'hiver à se délasser ». Layamon.
VIIe siècle, « Le roi Salomon envoya des convocations jusque très loin puis partit avec ses Bretons, c'est-à-dire avec deux cents bateaux, pour aider son parent, le roi Cadwalan ». Layamon.
VIIe siècle, Le roi Cadwalader (fils de Cadwalan) apprit ces nouvelles, en (petite) Bretagne où il vivait à la cour du roi Alain… il assembla tous les guerriers qu'il put, réunit tous les bateaux qui pouvaient prendre la mer et décida de débarquer avec force. Lorsque l'armée fut prête et les navires en état, le vent souffla du sud et leur fut favorable. Alors le roi déclara : "Embarquons sans plus attendre !".